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INFORMATIONS BILATÉRALES ET
DOCUMENTS NORMÉS
« Le texte précise également que, pour le choix de la
réhabilitation, le prescripteur doit pouvoir identifier les
éventuelles pathologies pouvant générer des difficultés ou des
limitations à l’appareillage conventionnel. Il oblige à explorer
de façon plus précise un certain nombre de patients », a
souligné le médecin. Au moment de la prescription, qui doit
s’accompagner d’un certain nombre d’éléments à destination
de l’audioprothésiste (dont l’audiogramme), le médecin
transmet à son patient le premier questionnaire d’évaluation.
« Le diagnostic et le suivi doivent Ensuite, à l’issue de l’appareillage, l’audioprothésiste doit
reposer sur une interactivité adresser un compte-rendu détaillé au prescripteur, dont le
contenu est détaillé par l’arrêté : audiométries, motivation du
entre les différentes professions » patient, tests particuliers réalisés, etc. « Au sein de la Société
français d’audiologie, le Pr Christophe Vincent a proposé un
DIDIER BOUCCARA, compte-rendu standardisé qui permettra au prescripteur de
médecin ORL et secrétaire de la Société française
disposer des éléments fondamentaux de la prise en charge
d’audiologie (SFA)
audioprothétique. Collectivement, c’est aussi un moyen de
mettre en place des analyses prospectives sur l’appareillage »,
« L’évolution démographique de la population, celle des
a annoncé le Dr Bouccara. Il a par ailleurs rappelé que le suivi
professionnels de santé, les évolutions scientifiques et les
s’inscrit aussi dans une dimension interdisciplinaire puisque,
indications des différentes modalités de réhabilitation des
tout au long de celui-ci, l’audioprothésiste doit informer
surdités connaissent une dynamique d’évolution qui justifie
régulièrement le prescripteur, notamment dans certains cas
le maintien et le développement de l’interdisciplinarité »,
d'évolution de l’audition. « S’il constate une asymétrie auditive,
a déclaré en préambule le Dr Didier Bouccara, qui a
l’ORL va rechercher une pathologie auditive mais aussi une
focalisé son intervention sur les dispositions de l’arrêté du
pathologie cognitive par IRM. Dans le cas d’évolution d’une
14 novembre 2018. Ce texte détaille les modalités de la
surdité congénitale, le suivi pluridisciplinaire peut aussi
mise en œuvre du 100 % santé en audioprothèse et liste
permettre d’anticiper une prise en charge par implantation »,
un certain nombre d’obligations pour les professionnels de
a-t-il cité en exemple, en insistant sur le fait que « le parcours
l’audition. Il fixe notamment les conditions de prescription des
du diagnostic au renouvellement des aides auditives se
aides auditives (primo-prescription et renouvellement) qui
construit aujourd’hui en différentes étapes qui sont totalement
s’imposent aux ORL. « L’arrêté décrit un parcours de soins.
interactives entre les professions ».
Il est impératif que le diagnostic et le suivi repose sur une
interactivité entre les différentes professions dans le choix
des modalités de réhabilitation. Il va aussi être important,
dans le suivi standard, d’avoir des repères, de connaitre les
moments où la situation pourra se modifier pour le patient »,
a expliqué Didier Bouccara. Côté diagnostic, l’arrêté décrit
et formalise les différentes phases en fonction de la situation
clinique. Il précise clairement les situations de gêne auditive
pour lesquelles le recours à une évaluation dans le bruit
s’impose pour la prescription de l’appareillage, et évoque les
cas nécessitant un bilan complémentaire.
L’OUÏE MAGAZINE N°96/ MARS 2020 / 31