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“INSISTER SUR LE SENTIMENT des désaccords, voire des conflits,
D’APPARTENANCE” fassent leur apparition. “Je demande
De son côté, Yannis Kaci, à la tête toujours au manager s’il peut trouver
de 2 magasins sous enseigne Krys la solution. Mais en cas de tension
en Seine-et-Marne (77), établit des entre le responsable et un salarié, je
plans d’actions individuels définis prends la main. Je les écoute séparé-
pour 3 mois. Qui se traduisent par ment et les aide à trouver un terrain
des points collectifs mais aussi en d’entente”, poursuit Sylvine Kohler.
tête-à-tête. “Le brief du matin fait le
bilan de la veille et impulse l’énergie UNE RÉPONSE ÉCHELONNÉE
de la journée. C’est là que le senti- Pour sa part, Yannis Kaci prône la
ment d’appartenance au groupe est “vigilance” pour détecter les erreurs,
transmis pour que chacun se respon- approximations et autres entorses Yanis Kaci, propriétaire de 2 magasins
sabilise. Cette notion est importante au cadre collectif et aux plans en Seine-et-Marne (77) :
car la majorité des salariés comptent d’actions individuels. “Les retards,
ouvrir à terme un magasin… Je les typiquement, sont irritants et peuvent “Le brief du matin fait le bilan
considère donc comme des “intra- déstabiliser le groupe… C’est pour de la veille et impulse l’énergie
preneurs””, explique l’opticien, qui cela que je demande aux retarda- de la journée. C’est là que
amène ses collaborateurs à cerner taires de s’excuser devant leurs le sentiment d’appartenance
leurs points forts, mais aussi leurs collègues. En cas de récurrence, le au groupe est transmis pour
axes de progression. plan d’action est modifié afin que que chacun se responsabilise”
le salarié propose une solution. S’il
n’y a pas de volonté de changement,
Considérer les Réservé aux abonnés Bien Vu
membres de son la force du collectif amène le colla-
borateur à revoir ses plans, quitte
équipe comme des Cliquez ici pour vous abonner
à changer d’entreprise”, continue
“intrapreneurs”, futurs l’entrepreneur, persuadé que les
échecs individuels impliquent tou-
dirigeants de magasin jours aussi des faillites managériales.
Etre clair sur les
Posture différente pour Sylvine
Kohler, qui ne supervise pas ces réu- attentes en amont, dès
nions, laissant cette responsabilité la première rencontre
à ses managers. “Chaque semaine,
mes 6 magasins font le bilan de la
semaine écoulée. Que faut-il amélio- Des situations qu’il reste possible
rer ? Que faut-il saluer ? Quels axes de d’éviter avec une bonne communi-
progrès ? Ces points servent à opti- cation en amont. Dès la première
miser la qualité de vie au magasin, à rencontre. “Pour qu’un salarié
exprimer nos satisfactions, nos sug- “colle” à l’ADN de l’entreprise, encore
gestions, nos frustrations”, continue faut-il être clair lors de l’entretien
l’opticienne, qui lit les comptes- d’embauche. Me faut-il un monteur - Sylvine Kohler, propriétaire de 6 points de
rendus de réunion et intervient quand vendeur ? Un opticien tourné vers vente en Vendée (85) :
le responsable de magasin est démuni l’examen de vue ou la contactolo-
face à une difficulté durable. gie ? Cette transparence permet une “Chaque semaine, mes 6 magasins
relation de confiance et donc de la font le bilan de la semaine écoulée.
FACE AUX BLOCAGES, satisfaction mutuelle”, conclut Clara
AIDER LE MANAGER À TROUVER Rousselin. Convaincue que ce plaisir Cela sert à optimiser la qualité
DES SOLUTIONS au travail permet de dépasser les de vie au magasin, à exprimer
Car même dans une structure à banales tensions du quotidien et les nos satisfactions, nos suggestions,
maturité, il arrive que des incidents, difficultés passagères. nos frustrations”
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