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MON MAGASIN Initiatives
Ouvrez l’œil : de la radiologie
au magasin d’optique
Ex-manipulatrice en radiologie, Lauriane Fagot a souhaité devenir
opticienne par goût du contact avec la clientèle. Et par intérêt pour la
“technique”. Récit d’une reconversion passionnée.
Le goût des autres, du conseil, pas vraiment à sa place. “Je ne suis
de la technique et des objets restée que 2 mois dans ce premier à tous les budgets, elle propose une
de récupération”. Voici comment magasin…”, reconnaît Lauriane Fagot, gamme large, avoue une préférence
Lauriane Fagot, opticienne à Etrelles qui rebondit en tant que gérante d’un pour les créateurs français et apprécie
(35) décrit son rapport au métier point de vente indépendant. les matières originales comme le bois
qu’elle exerce depuis 2019. Jeune pro- et la pierre. “Mes clients peuvent me
fessionnelle de l’optique, la Bretonne UNE QUÊTE DE CONVIVIALITÉ céder leurs anciennes paires et, après
a pourtant du recul sur sa pratique, en Durant 5 mois enrichissants, la jeune les avoir polies et retravaillées, je les
raison de la première carrière qu’elle femme poursuit son apprentissage… recycle sous la forme de secondes
a menée... Dans un univers qui n’a Jusqu’au moment où elle apprend, montures ou de solaires. En échange,
pas grand-chose en commun avec par son voisin, qu’un local de 90 m² j’applique une réduction de 10 % sur la
re
l’optique. “J’ai travaillé pendant 6 ans se libère, dans une zone artisanale 1 monture”, précise-t-elle.
en tant que manipulatrice en radio- située à quelques encablures de son
logie, mais le contact humain me domicile. “Je n’avais pas prévu de me “POUR BOOSTER MON ACTIVITÉ,
manquait. Et puis voir des fractures lancer si rapidement dans l’aventure JE FAIS POINT RELAIS”
et des cancers à longueur de jour- de la création d’entreprise, mais il Malgré le contexte incertain, dont un
née… Je ne me sentais pas épanouie”, s’agissait d’une belle opportunité. mois de novembre freiné par le second
confie la jeune femme. Déterminée D’autant qu’Etrelles, une commune confinement, l’opticienne est satisfaite
à se reconvertir, Lauriane Fagot de 2 500 habitants où sont installées de ses débuts, avec un panier moyen
effectue un bilan de compétences : des grandes sociétés comme Thalès, en unifocal à 250 € et compris entre
“Je voulais garder cette approche n’accueillait pas encore d’opticiens”, 400 et 450 € pour des progressifs.
technique et paramédicale, tout en explique-t-elle. Convaincue du poten- “Pour booster mon activité, je fais éga-
étant au contact de la clientèle. Je me tiel du magasin, visible depuis la route lement point relais. Certes, la réception
suis dirigée vers un BTS-OL, obtenu départementale voisine, Lauriane des colis perturbe parfois mes ventes,
en 2019, avant de commencer à me Fagot quitte son poste début 2020 mais ce flux représente finalement
forger une expérience professionnelle et envisage une ouverture en juin un tiers de ma clientèle optique. Et
dans le secteur”. Débutant sa carrière avant de la reporter en août, Covid- puis, mon compagnon, qui n’est pas
dans une enseigne, elle ne s’y sent 19 oblige. Tenant à rester accessible opticien, m’aide le samedi à gérer
les réceptions de colis ou à accueil-
lir les clients. Certains viennent pour
un colis et repartent avec un examen
de vue et une ordonnance adaptée”,
poursuit Lauriane Fagot, qui tient à la
nature “chaleureuse” de son magasin.
Pour cela, elle a décoré sa boutique
comme elle le ferait chez elle. “J’aime
les brocantes, la “récup”, même sur
Le Bon Coin. Par exemple, je me sers
des rainures d’un volet de fenêtre pour
présenter certains modèles”, glisse-t-
elle, rieuse. Ravie que sa boutique soit
à son image : sincère et chaleureuse.
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