Page 37 - Bien Vu 293 - Novembre 2020
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Yoann, 29 ans, journaliste (94)
Je suis partagé. D’une part,
l’ophtalmologiste procède
à un examen poussé de la vue
et je crains que les Français se
contentent d’un contrôle
de la vue superficiel chez leur
opticien. D’autre part, cette
réforme est indispensable Sabrina, 27 ans, journaliste (75)
car elle “libérerait” des créneaux Devant faire renouveler mes lunettes, je me
chez l’ophtalmologiste pour les demandais justement si j’allais faire adapter mon
personnes souffrant de maladies ordonnance chez l’opticien ou repasser par
oculaires ou touchées par une un ophtalmologiste. Dans l’absolu, je serais
amétropie conséquente. favorable à cette évolution, surtout si elle permet
de désengorger les cabinets d’ophtalmologie,
mais aussi pour combler certains déserts médicaux.
Odette, 33 ans, enseignante (02)
Personnellement, ma vue n’évolue
plus. Je suis donc prête à faire
confiance à un opticien dans le cadre
d’une primo-prescription. Gain de
temps, désengorgement des cabinets,
simplification du processus entre
la prescription et l’achat des montures…
Les avantages seraient multiples. Mais
un examen de vue poussé, de temps en
temps, reste indispensable, pour prévenir
l’apparition de maladies oculaires graves.
Anne, 42 ans, bijoutière (75)
Ce serait un progrès, vu la difficulté à obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste.
J’y suis favorable, tant que cela concerne des personnes jeunes et en bonne santé.
Pour autant, cette “facilité” ne doit pas éviter aux Français de se soumettre,
peut-être une fois tous les 2 ans, à un examen de vue approfondi.
Vianney, 31 ans, auditeur (92)
Je suis partagé. D’un côté, les délais pour voir son ophtalmologiste
sont longs en France, au risque de devenir problématiques
en cas de pathologie non détectée. Les opticiens géreraient
les flux des examens de vue les plus courants et permettraient
aux ophtalmologistes de se concentrer sur les cas juvéniles ou les
cas les plus sensibles, comme les personnes âgées. Mais à l’inverse,
avec un système de santé visuelle reposant sur les opticiens,
j’aurais tendance à craindre que les Français cessent de voir leur
ophtalmologiste. C’est un effet pervers à éviter.
Novembre 2020 — N° 293 — Bien Vu 37