Page 4 - BienVu N°301 - Juillet/Août 2021

Éditorial
Un si beau métier…
près un an et demi orientés vente et répondre aux
d’incertitudes fortes besoins de ses opticiens qui
pesant sur l’activité peinent à recruter. Une solution
économique géné- que regardent attentivement
A rale, l’heure est à la d’autres acteurs de la distribu-
reprise dans tous les secteurs. tion, centrales comprises. Mais
Avec en corollaire, un retour de la qui semble aller à l’encontre des
dynamique d’embauche. Comme évolutions du métier vers une
de nombreuses entreprises, vous dimension santé plus marquée
vous heurtez à des obstacles pour que la profession appelle de ses
recruter les profils dont vous avez vœux. Avec comme risque de
besoin. Cette “pénurie” de CV n’est diminuer encore l’attractivité de
pas nouvelle. Elle trouve son expli- l’exercice en magasin pour les
cation dans de multiples facteurs. diplômés BTS-OL, dont on sait
Dont, le plus inquiétant pour la qu’ils aspirent majoritairement
profession dans son ensemble, à poursuivre leurs études pour
la baisse d’attractivité du métier “muscler” leurs compétences
d’opticien. en santé visuelle, en contacto-
Face à ces difficultés, il n’est pas logie et en réfraction. Et dont
aisé de trouver la parade. En juin une partie, comme l’indique la
dernier, l’enseigne Atol a lancé son dernière enquête de l’AOF auprès
centre de formation à destination de 2 695 opticiens (dont 50 % ont
des diplômés de BTS Techniques moins de 30 ans), préfère opter
de vente. Objectif : attirer de pour un exercice dans un cabinet
nouveaux profils, hors optique, d’ophtalmologie.
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4 Bien Vu — N° 301 — Juillet - Août 2021
Que faut-il pour faire “revenir”
les diplômés BTS-OL en maga-
sin ? Augmenter les salaires et
mieux appliquer les règles de la
convention collective en matière
de repos hebdomadaire ? C’est
ce que prône Alain Gerbel, le pré-
sident de la Fnof. Tout en insis-
tant sur l’impératif d’une refonte
enfin aboutie de la formation sans
laquelle aucune évolution vers
plus de prérogatives aux opticiens
ne sera concrètement possible.
Mais quelle que soit sa forme
et son contenu, l’attractivité du
métier reposera toujours sur sa
pluralité : santé, vente, technique,
mode, psychologie. C’est en tout
cas cette combinaison qui en fait
un si beau métier.
Marie-Dominique Gasnier