Page 40 - Bien Vu 287 Collection - Avril 2020
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MON MAGASIN    Initiatives





         Un opticien en mission humanitaire                                        des  comportements,  des  réactions…

                                                                                   “Cela ressemble finalement à ce que
         sur sa moto en Mongolie                                                   je fais dans mon activité au quotidien”,
                                                                                   compare-t-il. Toute la partie logistique
                                              rain  résonne comme  une  évidence   de ce voyage humanitaire est gérée
                                              pour ce passionné de voyages et de   par cinq étudiants de l’IAE de Limoges
                                              moto. Son projet qu'il prépare depuis   qui travaillent en étroite collaboration
                                              plusieurs mois et qu'il attend avec   avec des ONG locales. Thierry Coignac,
                                              impatience  ? Un long périple huma-  qui sera accompagné d'un ami motard
                                              nitaire en moto de 30 000 km qui le   dans cette aventure, a déjà tracé sa
                                              mènera de Limoges, son lieu de domi-  feuille de route. “On va parcourir l'Ita-
                                              cile, en Mongolie. Objectif : s'arrêter   lie, la Grèce, la Géorgie, l'Azerbaïdjan,
                                              dans les rues de ce pays pour réaliser   traverser la mer Caspienne puis pas-
                                              des contrôles de vue au profit de per-  ser par le Kazakhstan, l'Ouzbékistan
                                              sonnes défavorisées. “Je tenais abso-  et le Tadjikistan avant de se poser en
                                              lument à réaliser cela dans un endroit   Mongolie”, détaille celui qui s'inquiète
                                              où beaucoup de gens manquent         de plus en plus de la propagation du
         Après avoir été propriétaire d'un ma-  de lunettes”, souligne Thierry Coi-  coronavirus.
         gasin pendant une dizaine d'années à   gnac qui espère distribuer au total    En vue de cette expédition longue de
         Ambazac (87), Thierry Coignac a lancé   1 200 lunettes. Celles-ci seront direc-  5 mois, “il faut s'organiser sur le plan
         Opti'Prox, une unité mobile d'optique   tement acheminées vers la capitale,   professionnel  et  familial”.  Mais  aussi
         destinée aux personnes n'étant plus   Oulan-Bator. “Une association sera   financier (un coût estimé à 5 000 €) et
         en mesure de se déplacer. “Désor-    sur place avec un ophtalmologiste lo-  logistique. “Sur une moto, on ne peut
         mais, je suis SMS (sans magasin fixe),   cal que je vais seconder. Le but : trou-  pas tout prendre. Une première valise
         plaisante-t-il. J'interviens beaucoup   ver la lunette la plus adaptée”. Même si   latérale de la moto contiendra des vê-
         dans les Ehpad. Je suis équipé d'un   l'opticien ne sait pas parler le mongol, il   tements. Une autre sera consacrée au
         camion adapté”. Se rendre sur le ter-  pourra échanger grâce à des sourires,   matériel de camping.” 




         Elle mise sur le “bien-être” du client




         Laurie Cassaro a failli abandonner son métier d'opticienne. “J'ai géré
         un point de vente que j'ai vendu. J'ai changé de région et fait du salariat.
         Mais je n'arrivais pas à me retrouver dans l'évolution de la profession”,
         introduit la quadragénaire qui a créé en octobre 2019 “Les petites lunettes
         de Laurie”, dans le centre-ville de Clermont-Ferrand (63). “J'essaie
         maintenant de ne travailler que sur rendez-vous. Je souhaite consacrer
         aux clients le temps nécessaire et être une vraie force de proposition.
         Je dispose de très peu de montures exposées en magasin. Je me considère
         comme un guide. J'essaie de leur apporter l'équipement le plus adapté
         et le plus personnalisé”. Accorder du temps, être à l'écoute et distiller
         des conseils de qualité : tel est le credo de Laurie Cassaro qui s'est découvert
         une fibre créatrice après avoir suivi un certain nombre de formations.
         “Désormais, je dessine, je crée et je fabrique”, résume-t-elle fièrement.
         Ses clients, elle les reçoit dans un endroit dédié et cosy de son magasin.
         “On prend café et croissants. On échange sur leur mode de vie, leur activité,
         leur hobby.” Le concept se veut “différenciant” : “le fait de se poser
         avec les clients et de leur proposer des choses (ce ne sont pas eux
         qui se trouvent face à un panneau de montures), cela fait la différence.
         Ils se sentent accueillis, reconnus, écoutés, pris en compte.” 


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