Page 9 - BienVu N°307 -Février 2022
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“Ne pas s’arrêter au ratio temps passé
avec le porteur/CA additionnel généré”
relation avec le patient-client exige qui est rarement “bénéficiaire” ! À
ensuite de l’empathie et une prise en l’heure actuelle, je reçois en moyenne
charge psychologique. Ce qui veut dire 3-4 patients/clients par semaine.
qu’il ne faut pas se lancer avec comme Troisième élément à considérer : la
seul objectif le CA additionnel généré pédagogie auprès des autres profes-
par cette activité : on passe souvent sionnels de santé, ophtalmologistes,
2 h avec un malvoyant lors d’un orthoptistes… J’ai pris mon bâton de
Marc Michel, 6 magasins Optic 2000 premier rendez-vous pour simplement pèlerin en m’armant de patience pour
dans le Nord (59)
le “préparer” à accepter les difficul- travailler en confiance avec les pres-
tés qu’il rencontre et les solutions cripteurs. C’est l’un des intérêts de
“Développer une activité en basse qu’on peut lui proposer. Cette approche la basse vision en magasin : la rela-
vision nécessite un certain nombre s’acquiert avec l’expérience et il faut tion que cela permet d’avoir avec les
de prérequis. Une formation en compter plusieurs années pour “s’ins- ophtalmologistes. Autre bénéfice
premier lieu : c’est une spécialité à taller” réellement dans l’activité basse évidemment : cette activité draine
part. En plus de mon cursus en opto- vision. À la clé, bien sûr, une augmenta- des nouveaux clients (la famille, les
Réservé
métrie, j’ai été accompagné par mon tion de CA. Mais il ne faut pas s’arrêter aidants…) et renforce notre statut de
enseigne dans cette démarche. La au ratio temps passé/CA additionnel professionnel de santé.”
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“La basse vision, c’est tout simplement
pour vous
faire pleinement son métier d’opticien”
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“De mon point de vue, faire de la basse de participer à l’acceptation de son
vision, c’est tout simplement faire plei- handicap. La principale qualité d’un
nement son métier d’opticien. Or, trop opticien spécialiste de basse vision ?
souvent, les opticiens ont peur de ne L’écoute ! Contrairement à ce que l’on
pas avoir les compétences techniques pense, en dépit d’une prise en charge
nécessaires, ce qui explique que peu insuffisante des aides visuelles, le
d’entre nous encore consacrent une frein majeur chez le patient/client
partie de leur activité à cette spécia- n’est pas le prix, mais le manque
lisation. Certes, il convient d’avoir une d’information. Cette pédagogie est Ted Carret, 2 magasins Atol
dans le Jura (39)
formation spécifique complémentaire, l’un des objectifs que nous visons au
mais le déroulement d’une prise en sein de l’association Fais ça voir, qui
charge en basse vision s’apprend sur intègre tous les troubles de la vision quotidienne et plus efficaces pour
le tas, avec l’expérience. L’opticien est au-delà de la malvoyance. récupérer de l’autonomie. Autre chan-
un maillon essentiel pour relayer les En matière d’acceptation par la per- gement appréciable : l’appétence que
ophtalmologistes ayant en face d’eux sonne atteinte de basse vision, je manifestent les jeunes opticiens pour
un patient qui accepte difficilement constate une autre évolution ces cette activité. Certains de mes jeunes
sa baisse d’autonomie et de mobi- dernières années. Liée en partie aux collaborateurs le comprennent parfai-
lité : nous sommes facilement acces- performances des aides visuelles tement : ils ont soif d'apprendre et de
sibles et nous avons le temps de lui électroniques : elles sont moins donner du sens à leur activité en ren-
expliquer sa pathologie, de l’informer stigmatisantes, mieux intégrées par dant service aux personnes les plus
sur les solutions existantes et ainsi les patients-clients dans leur vie fragiles !”
Février 2022 — N° 307 — Bien Vu 9