Page 9 - BienVu N°300 - Juin 2021
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EssilorLuxottica
sous pavillon
italien ?
La dernière assemblée générale
du géant de l’optique, qui s’est
tenue le 21 mai, marque
le début d’une nouvelle ère.
Selon les médias économiques,
elle inaugurerait le passage sous
domination italienne de l’un
des fleurons industriels français.
ophtalmologistes de France) s’arc- L’ensemble des résolutions
boute sur sa position : développement OPTICIENS du conseil d’administration
du travail aidé et des cabinets secon- ET ORTHOPTISTES ont été approuvées par
daires, protocoles de coopération avec À L’UNISSON ? les actionnaires du groupe.
les orthoptistes. “C’est la solution de Désormais, Francesco Milleri,
“l’ambulance” !”, commente André bras droit de Leonardo Del
Balbi. “Dans les territoires sous-dotés, Le SNAO (Syndicat national auto- Vecchio, est le nouveau directeur
la population est souvent plus âgée nome des orthoptistes) se féli- général d’EssilorLuxottica, avec
Rése
et connaît des problèmes de mobilité rvé aux abonnés Bien Vu Paul du Saillant comme directeur
cite de l’écoute de la Commission
pour aller consulter. Par ailleurs, la parlementaire et juge également général délégué. Leonardo
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démographie des orthoptistes suit insuffisant le modèle de coopé- Del Vecchio, actionnaire
celle des ophtalmologistes. Donc les ration actuellement développé du groupe via Delfin à hauteur
solutions proposées par le Snof ne dans les cabinets d’ophtalmo- de 32 %, est président non
seront pas suffisantes pour résoudre logie. Il prône de réelles coopé- exécutif. Une opération menée
les difficultés d’accès aux soins.” rations interprofessionnelles de main de maître par
Jusqu’où aller dès lors dans l’extension au-delà des structures ophtal- le patriarche italien, 2 fortune
e
des prérogatives aux opticiens ? Pour mologiques pour que “l’ensemble transalpine, à la tête d’une
le Rof, il y a nécessité “d’étendre les des professionnels de la filière entreprise de 150 000 salariés,
protocoles de coopération existants participe, chacun à leur mesure, pour 14,5 milliards de CA
aux opticiens, d’en développer de à la prise en charge coordonnée (avant rachat définitif
nouveaux dans les territoires sous- de la population“. de GrandVision).
dotés avec élargissement de l’accès
au matériel non invasif et d’allonger
la durée de validité des ordonnances”. vers de réelles coopérations inter-
Sans pour autant enlever le monopole professionnelles.
de la prescription aux ophtalmolo-
gistes. “Le faire ne règlerait pas le
problème de la prévention. Il faut
mieux utiliser à plein la filière centrée
sur l’ophtalmologiste.” Selon Alain
Gerbel, en revanche, “la question de
la prescription-délivrance est un point
de blocage qui reste l’arme des ophtal-
mologistes”. Une attitude “dure“ vis-
à-vis des opticiens qui ne devrait pas
résister longtemps face aux souhaits
des pouvoirs publics d’avancer vite
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