Page 46 - BienVu N°307 -Février 2022
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MON MÉTIER    Prospective





         Élargissement prochain de la téléophtalmologie :


         quelle place pour les opticiens ?





         Dans quelle mesure la téléophtalmologie, qui va être étendue, peut-elle contribuer à la lutte contre
         les déserts médicaux et améliorer l’égalité d’accès aux soins partout ? Avec quelle participation
         des opticiens ? À toutes ces questions, le Livre blanc 2022 de la téléophtalmologie présenté
         par le think tank Catel, incubateur de communautés e-santé, donne des pistes de réponses.





         Ce document, auquel ont parti-       respectives”, sou-
         cipé opticiens, ophtalmologistes,    ligne le Livre blanc.
         orthoptistes, verriers et industriels   Même chose pour
         de l’optique ophtalmique*, remplit   la téléexpertise,
         2 objectifs : clarifier les conditions   autorisée entre un
         dans lesquelles chaque acteur de la   médecin et un pro-
         filière des 3 “O” pourrait participer au   fessionnel de santé
         développement de la télémédecine. Et   depuis l’avenant
         proposer un modèle d’organisation,   9  à  la  conven-
         tenant compte des “bonnes pratiques”,   tion médicale du
         des outils disponibles, de la déon-  25 septembre 2021
         tologie et des évolutions légales à   et qui entrera en
         respecter.                           application en mars
                                              2022 : “L’opticien,
         TÉLÉCONSULTATION,                    qui est auxiliaire
         TÉLÉEXPERTISE, TÉLÉSOIN :            médical, bénéficie
         QUI PEUT FAIRE QUOI ?                à présent du droit
         Le livre blanc synthétise les diffé-  de solliciter un oph-
         rentes pratiques et leur application   talmologiste dans le cadre d’une   Les opticiens, nombreux et présents
         en santé visuelle. Ainsi, si la télécon-  téléexpertise”, affirment les auteurs   sur tous les territoires, pourraient
         sultation simple en ophtalmologie    du document. Attention néanmoins :   jouer un rôle de facilitateur dans
         est réservée à des situations excep-  cet acte n’est ni lettré, ni coté, ni rem-  cet accès aux soins, sachant qu’ils
         tionnelles, ce n’est pas le cas de la   boursé à ce jour. De la même manière,   ont, plus que les orthoptistes, la
         téléconsultation assistée (consulta-  l’opticien peut proposer à son patient   capacité d’investir dans les équi-
         tion à distance avec la participation   du télésoin (conseil, orientation…).  pements nécessaires. Autre atout :
         d’un professionnel de santé auprès                                        cela permettrait de développer des
         du patient). Celle-ci, déjà existante   UN MEILLEUR ACCÈS                 collaborations pluridisciplinaires et
         dans certaines organisations avec    AUX SOINS VISUELS                    une montée en compétences de tous
         les orthoptistes, pourrait être étendue   Développer toutes ces pratiques pré-  les professionnels de santé visuelle.
         à d’autres professionnels de santé :   sente de nombreux avantages. Au    Sur la base de ce travail, les auteurs
         “D’un point de vue légal, les ophtalmo-  premier chef, celui de faciliter l’ac-  du Livre blanc entendent proposer
         logistes seraient en droit et en capacité   cès aux soins visuels des patients,   aux “institutionnels des modèles
         de s’appuyer sur d’autres profession-  particulièrement dans les “déserts”   d’organisation adaptés à la téléo-
         nels de santé proches des patients,   médicaux. C’est déjà le cas avec les   phtalmologie qui tiennent compte
         tels que les infirmiers ou les opticiens,   cabinets secondaires qui associent   des besoins et attentes de tous les
         dans la limite de leurs compétences   téléophtalmologie et orthoptistes.   professionnels, parties prenantes.” 

         *Parmi les membres du think tank téléophtalmologie, on compte, entre autres, des ophtalmologistes dont Jean-Bernard Rottier, des représentants d’associa-
         tions (Rétina France et France Glaucome), d’enseignes d’opticiens (GrandVision, Krys et Optic 2000), et des industriels de la filière (Groupe Luneau Technology,
         Zeiss Vision Care).

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